Analyse de la Crise de la Dette publique en Euro
Analyse de la Crise de la Dette publique en Euro
juin 2012
Dans cette Crise de la Dette publique, il me semble, il n’y a que le cas des pays de l’Euro qui pose véritablement problème. On doit donc se poser la question : pourquoi ?
On peut citer ces pays en Crise dans l’ordre d’apparition de leurs problèmes : Grèce, Portugal, Irlande, Espagne, Italie, ….
On voit ci dessous les pays en rouge (4) et en brun (9) des pays Européens qui dépassent les 60% du PIB.
Dix-sept pays de l’Union européenne. représentant près de 322 millions d’habitants font partie de la zone Euro au 1er janvier 2011. Elle a été créée en 1999 par onze pays : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, rejoints par la Grèce en 2001, par la Slovénie en 2007, par Chypre et Malte en 2008, par la Slovaquie en 2009 et l’Estonie en 2011.
D’autres pays qui ne font pas partie de la zone Euro sont aussi dans le même cas sans faire pour autant la une des médias comme le montre ci dessous l’ampleur de la Dette/habitant qui est du même ordre de Grandeur a 10% prés (de 29.000 à 38.000) pour tous ces pays sauf pour le Japon où elle double au moins.
Pays PIB $ PIB/h 2011 Dette/h 2012
USA 14.500 47.000 33.500 38.000
Canada 1.300 39.000 38.500 40.000
Japon 5.500 39.000 86.000 87.500
Allemagne 3.200 36.000 28.000 29.000
France 2.500 34.000 33.000 35.000
GB 2.200 35.000 29.000 32.000
Italie 1.700 30.000 37.000 38.000
Grèce 300 28.500 34.000 36.000
Pourquoi ces pays USA, Canada, Japon, GB, qui sont à priori dans le même cas d’excès de Dette ne sont pas dans des situations semblables ? Ils ne sont pas tous au bord de la faillite ni stigmatisés par les médias.
Seuls certains pays de l’Euro et pas d’autres, font l’objet d’une spéculation bancaire outrageuse qui nécessite un payement annuel d’intérêts de l’ordre de grandeur de la ressource de l’état lui même qui donc est sans aucune possibilité de remboursement du capital emprunté. Il ne reste plus rien. L’état est donc alors dans l’obligation de faire de nouveaux emprunts pour rembourser les intérêts eux mêmes. On est dans le cas des prêts révolvings sans aucune possibilité de sortie. Ceci est vrai dés lors que les intérêts sont de l’ordre de 6% comme le montre les chiffres que j’utilise dans la Démonstration par l’Absurde de la Crise Euro sur la Grèce.
Mais même dans le cas de pays comme la France où le taux d’intérêt des obligations d’état est de 3% il nous faut remarquer que ce chiffre qui s’applique à la Dette publique depuis 10 ans correspond à une Dette de l’ordre du PIB, 90% actuellement, et donc correspond déjà au taux de croissance maximum de notre PIB. Cette somme est donc, actuellement, en elle même supérieure à notre excédant de Production et nous met à elle seule en récession sans compter sur les mesures dites de Rigueur qui du coup nous font sérieusement plonger.
Reprenons les autres pays tels que USA, Canada, Japon, GB …. , comparables à ceux de l’Euro si ce n’est tous les autres, il y a bien sur ce point une différence considérable, non pas sur l’ordre de grandeur de leur Dette qui est strictement le même, mais pour les intérêts qui sont versés. Leurs intérêts sont de 0% à 1% et donc négligeables dans toute comptabilité, et donc n’annulent pas les effets escomptés par l’utilisation des emprunts d’état pour booster la Production en attente des entrées supplémentaires permettant une nouvelle croissance. Au contraire là l’emprunt lui même entraine la chute en période de crise mais pas pour tout le monde, seulement pour les pays de l’Euro.
Conséquences du Giscard Pompidou
Les Taux de croissance du PIB et France et en grande Bretagne depuis 1965 jusqu'à nos jours sont reportés ci dessus et encadrés en rose pour mettre en évidence la chute en France en 1974 suite à la règle imposée par Giscard d’Estaing au Franc et reprise en 2000 par l’Euro quand à l’obligation des Emprunts d’états de devoir se faire sur le marché libre bancaire privé.
Autre chose, On s’aperçoit que les rendements obligataires se mettent à croitre fortement au dessus de 6% en 2010 pour dépasser les 12% en 2011. C’est le double et cette croissance justement apparait alors que la bourse se stabilise. C’est la suite normale de la Crise Financière des Supprimes de 2008 où la chute des bourses est de 6.500 en 2007 et s’effondre à 2.500 en 2009 . La bulle financière disparaitrait-elle en 2009. Non, pas plus qu’en 2003 avec son rebond comme le montre le second sommet du M. Voir La Bourse et la Crise.
Mais toutes ces masses financières virtuelles de spéculations qui se sont manifestées en Bourse en 2001 et en 2008, trois fois plus importantes que la réalité économique, auraient elles disparues aussi soudainement après 2009 ? Il est plus que probable qu’une partie non négligeable se soit réorientée ailleurs que dans l’économie réelle représentée en Bourse vers des obligations plus rémunératrices et plus fiables comme celles des Dettes Publiques par exemple.
Or depuis 2010 la Bourse s’est stabilisée autour de 3.000-3.500 ce qu'elle vaut actuellement. Il semble que la spéculation se soit porté de l’un sur l’autre. Et, ce serait sur la Dette des états de l’Euro et uniquement là ? L’euro est la seule monnaie fortement fragilisée par son manque de gouvernance mais aussi par le fait d’imposer une fuite des capitaux probablement de l’ordre de 3% vers l’étranger, sur le marché obligataire mondial qui lui est hors de la zone Euro. Ce marché complètement libéré depuis 1986 brasse des sommes colossales qui ont besoin de fructifier sur des bases de 10% et de plus complètement déconnecté des normes réelles de l’économie et du marché. C’est vraiment une manne à portée. On avait pas besoin de ça et il semble que peu d’économistes s’en inquiètent.
On voit que toute cette étude tourne autour du PIB et de sa croissance en découvrant un vrai problème celui de la spéculation sur la Dette publique et de la mise en faute de l’Euro par sa sortie de sa Banque Centrale de son rôle essentiel non seulement de stabilisation à court teme de sa valeur mais aussi de sa gouvernance et de sa mission de stimulation et d’orientation sur le long terme pour corriger la voracité individuelle immédiate.
En conclusion, l’essentiel en politique et surtout en économie est de prévoir et non de suivre ni l’idéologie ni la mode mais de se forger un avis sur des faits concrets et mesurables. La solution évidante et simple semble être de retransformer les Dettes des Etats en ce qu’elles sont réellement c’est à dire un investissement nécessaire du point de vue économique à l’incitation au développement et au bien être de la communauté nationale et non la stabilisation et le confort des nantis et des profiteurs.
Super Mario ne peut pas tout
Article:
http://www.lesechos.fr/opinions/edito/0202158205843-super-mario-ne-peut-pas-tout-341431.php
Les Echos 6/7/2012 Super Mario ne peut pas tout par D. Seux Rédacteur en Chef
Les décisions prises hier par les banques centrales de la zone euro, d'Angleterre et de la Chine peuvent être lues de deux façons : le signe de leur pro-activité ou leur inquiétude face à la détérioration de l'activité économique. La réalité est bien sûr que les deux réponses sont bonnes. Anticipé depuis plusieurs jours, l'abaissement des taux directeurs de la BCE à 0,75 %, leur plus bas niveau depuis la naissance de la monnaie unique, témoigne de la dégradation de la situation. Mercredi, les principaux instituts de conjoncture confirmaient déjà que la zone euro traverse actuellement une zone de récession. Nos voisins de Londres ne vont pas mieux. Et la Chine souffre dans ses exportations à la fois de la panne du Vieux Continent et d'une érosion de sa compétitivité.
Le souvenir du rebond de 2010 et du début 2011 est déjà lointain. L'année dernière, quatre chocs sont venus d'abord le stopper net : la flambée du prix des matières premières, le séisme japonais, la consolidation budgétaire et les tensions sur les dettes souveraines dans la zone euro. Depuis, les deux premiers se sont effacés, mais les deux autres se sont renforcés. La conclusion saute dès lors aux yeux. L'Europe ne peut s'en prendre qu'à elle-même. Pour elle, la situation est plus grave qu'en 2008 dans la mesure où beaucoup de choses ont été tentées depuis, sans effet véritablement probant... Un malade auquel ont déjà été administrés beaucoup de médicaments et qui le reste inquiète forcément davantage. Dans ce domaine, les enchaînements macro-économiques ne sont pas les seuls à compter. L'image que la zone euro offre d'elle-même aux acteurs économiques, ceux qui pourraient investir, consommer et créer de l'emploi, est assez terrifiante pour décourager les meilleures volontés.
La décision prise hier par la BCE va dans le bon sens dans la mesure où elle montre la réactivité de la seule institution fédérale de l'Union. Fallait-il faire plus, en clair décider d'intervenir directement sur le marché de la dette souveraine ? Ce sera peut-être - ce sera sans doute -un jour la seule solution pour atténuer la pression sur les taux de l'Espagne et de l'Italie. Mais Mario Draghi ne pouvait obtenir cette transgression des représentants de la Bundesbank, après la pilule amère qu'Angela Merkel a été contrainte d'avaler il y a à peine une semaine à Bruxelles.
Il serait en tout état de cause vain d'attendre tout de la politique monétaire menée à Francfort. Super Mario (Draghi) ne peut pas tout ! Une fois de plus, la balle revient dès lors dans le camp des responsables politiques, qui n'ont pas brillé par leurs ambitions au dernier sommet européen.
Le Rédacteur en Chef de cet Editorial me conforte dans mes opinions sur le déplacement de la spéculation de la Bourse vers les Matières Premières et le Marché de la Dette souveraine en 2011 et sur la nécessité de l’intervention de la BCE directement sur le Marché de la Dette souveraine.
La politique d'austérité "a atteint ses limites" selon Barroso
La politique d'austérité "a atteint ses limites" selon José Manuel ...
latribune.fr | 23/04/2013,
Au tour de Bruxelles de critiquer les effets des programmes d'austérité en Europe. Un (petit) retournement.
L'austérité, c'est bientôt fini? José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne a en tous cas remis en cause les mesures de rigueur mise en place dans de nombreux pays d'Europe lors d'une conférence donnée lundi 22 avril. "Tout en pensant que cette politique est fondamentalement juste, je pense qu'elle a atteint ses limites", a-t-il affirmé. Il a ajouté que "pour réussir, une politique ne doit pas seulement être bien conçue. Elle doit bénéficier aussi d'un minimum de soutien politique et social". Or, d'Athènes à Madrid en passant par Lisbonne et Rome, les plans mis en place à la demande des créanciers - dont la Commission européenne elle-même - passent d'autant plus mal que les pays visés s'enfoncent dans la récession et le chômage.
>> Suicides, criminalité, santé... l'austérité engendre un drame social en Grèce >> Espagne : vers un taux de chômage de plus de 27% en 2013? >> 16,9%: c'est le taux de chômage record atteint au Portugal fin 2012 Conséquence de cette situation: les partis populistes trouvent de plus en plus d'échos auprès d'un électorat qui rejette massivement ces politiques d'austérité. Ce discours de José Manuel Barroso tranche donc avec les exigences formulées depuis plusieurs années et qui prônent une réduction drastiques des dépenses afin de lutter contre la dette.
Des voix pour infléchir la rigueur
Avant le président de la Commission, d'autres voix se sont élevées pour remettre en cause ces politiques, notamment celle de Christine Lagarde, la directrice du FMI, et celle de Jack Lew, le nouveau secrétaire au Trésor américain. En France, des ministres ont également fait savoir qu'ils souhaitaient infléchir le programme économique rigoureux prévu par le gouvernement. C'est le cas par exemple d'Arnaud Montebourg, chargé du Redressemement productif.
Toutefois, "même si les politiques de correction des déficits sont fondamentalement justes, nous pouvons toujours discuter d'un réglage plus fin de leur rythme", a affirmé de son côté José Manuel Barroso. Autrement dit, ce n'est pas la fin de la rigueur à laquelle a appelé le président de la Commission, mais, éventuellement, à un assouplissement des calendriers.
La BCE aurait-elle perdu le contrôle de la création monétaire en zone euro ?
La Tribune - Romain Renier | 23/04/2013, 07
Les banques européennes auraient trouvé le moyen d'obtenir des liquidités en faisant marcher la planche à billets sous l'oeil bienveillant des banques centrales nationales et de la Banque centrale européenne (BCE) selon Die Welt. Ce, grâce à des titres financiers opaques potentiellement surévalués déposés en garantie en échange des liquidités offertes par la BCE aux banques. Les banques françaises, plus grandes détentrices de ces titres dont personne ne connaît le prix de marché, pourraient notamment être à l'origine d'une bulle financière par ce mécanisme.
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